communiqué de l'AFP du 23 janvier 2007
Ségolène Royal :
Une loi pour lutter contre les violences faites aux femmes
Ségolène Royal, candidate socialiste à la présidentielle, a justifié mardi son intention de légiférer pour lutter contre les violences faites aux femmes, en expliquant que la loi actuelle est "insuffisante".
Elle a déploré sur Europe 1 "les polémiques politiciennes" sur cette question, après les critiques ironiques de l'UMP lui reprochant son "ignorance".
Mme Royal a expliqué que la loi de 2003, dont l'initiative revient au groupe socialiste du Sénat, a-t-elle rappelé, était "insuffisante".
Elle a notamment souhaité que la prochaine loi, qu'elle entend faire voter dès son élection, "impose à tous les départements la création d'hébergements d'urgence pour les femmes battues".
En outre, Mme Royal suggère aussi un autre "dispositif juridique" permettant d'éloigner le conjoint violent du domicile familial même si la femme ne porte pas plainte parce qu'elle a peur. "Je souhaite qu'on puisse venir au secours d'une victime sans que celle-ci soit obligée de porter plainte. Si la police constate un flagrant délit de coups sur une femme, elle pourra intervenir", a-t-elle expliqué. Elle a souligné ne pas avoir "fait de polémique sur la loi actuelle", qui est "une première étape".
RAPPEL
Communiqué de février 2006
Laurence Rossignol (PS)
Réaction du PS suite à la publication du rapport 2006
d'Amnesty International
sur les violences contre les femmes en France
Le rapport d’Amnesty International sur les violences contre les femmes en France en 2006 est à la fois terrifiant et salutaire. Terrifiant car il confirme la sinistre réalité déjà révélée par l’enquête Enveff sur les violences en 2000, salutaire car il place la France face à ses responsabilités.
Malgré les projets de loi et les effets d’annonce, les moyens dévolus à la lutte contre les violences spécifiques faites aux femmes se dégradent. Les ouvertures de lits de CHRS sont accordées au compte goutte et on ne sait pas combien de lits sont respectivement dévolus aux femmes victimes de violence et aux autres situations de précarité. Pour 2006, le gouvernement vient de diminuer de 12% l’enveloppe de l’Allocation de Logement Temporaire. C’est totalement incohérent. D’un côté, on incite les femmes à quitter les conjoints violents et de l’autre on diminue les moyens nécessaires pour les accueillir.
A la différence d’autres pays européens, nous n’avons toujours pas de plan national engageant toutes les administrations et la prise en charge est toujours très sectorielle.
Enfin, le rapport d’Amnesty International appréhende très justement la prostitution comme une violence faite aux femmes, alors que Sarkozy l’avait traitée comme un trouble à l’ordre public.
Il est grand temps que la France sorte de son hypocrite cécité et de son silence complaisant à l'égard de la traite des êtres huamins et de la prostitution. Elle doit dire franchement si elle se situe dans le camp abolitionniste et quels moyens elle entend mettre en oeuvre.
Laurence Rossignol
Secrétaire Nationale du Parti Socialiste chargée des droits des femmes et de la parité